Un défilé détonnant


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Illustration : Hope Dworaczyk

Un défilé détonnant

J’avais pu décrocher ce travail grâce à mon opiniâtreté.
Ce n’était pas le nec plus ultra mais assurait ma subsistance au quotidien. J’étais portier dans un grand hôtel à Biarritz. J’avais 45 ans, de la prestance. Des yeux noirs, une coupe classique, mes occupations l’exigeaient. La journée je portais la livrée de l’hôtel et le soir jean et chemise achetés en boutique. J’y retrouvais la qualité sur la durée. Je travaillais parfois le matin, parfois l’après-midi ou en soirée. Nous étions vendredi, le jour espéré. Je l’attendais.

La limousine au loin pointa le bout de son nez et s’arrêta devant le perron. C’était l’été, l’air embaumait l’odeur des fleurs des jardins suspendus tout autour de l’hôtel. Mon cœur battait la chamade, mes sens entièrement tournés vers cette portière qui allait s’ouvrir.
Je vis d’abord un bel escarpin noir, une jambe magnifiquement longue, galbée, halée par le soleil. Le chauffeur tenait la portière pendant qu’elle descendait. Autour d’elle comme une corolle, sa nouvelle robe blanche comme celle d’une mariée se défroissa autour d’elle.

Elle arborait ce merveilleux sourire que je lui connaissais si bien. Je l’attendais aux pieds de l’escalier comme l’usage le voulait. Elle s’avançait royale, certaine de sa beauté et de tous les regards qui convergeaient vers elle aux alentours. Cette nouvelle robe mettait en valeurs d’autres atouts. Au gré de ces quelques pas, je pus les voir. La naissance de son sein gauche jusqu’à cette pointe qui dardait naturelle vers l’avant. Elle ne portait pas de culotte. En transparence cela ne se voyait pas mais la rondeur du haut de sa cuisse se mouvait entre le tissu qui ondoyait et cette chair ferme, délicate, qu’un instant j’imaginai sous mes doigts. Elle était consciente de porter une robe très aguichante et en jouait. Au moment de monter les marches du grand escalier, elle posa sa main dans la mienne, et de mon côté avec humour je me couvris les yeux de l’autre. Elle me dit tout en souriant :

– à ce soir Karl, j’ai hâte et vous ? dit-elle dans un murmure.
– ma douce Céline vos désirs sont des ordres tout en m’inclinant devant elle.

Ni l’un ni l’autre n’avions montré quoi que ce soit qui aurait pu laisser entrevoir ce qui existait entre nous depuis une année entière.
C’est après la soirée que je toquai fébrilement à la porte de sa suite au huitième étage où elle avait une vue sur l’océan, dont les vagues agitées déferlaient en marée montante. Elle ouvrit la porte et me fit signe d’entrer en posant un doigt sur ses lèvres.

°°°***°°°
Je lui fis signe de rentrer le doigt sur la bouche. Il s’était changé. Pantalon de lin beige clair accompagné d’une chemise à carreaux entrouverte sur son torse d’où s’échappaient quelques poils virils et tentant à embrasser.
Je ne m’étais pas encore changée et me trouvais très à l’aise dans cette semi nudité.
La femme de chambre se trouvait dans la salle de bain et en sortit bien vite les yeux baissés, ce dont je lui su gré. Aussitôt la porte fermée derrière elle, je m’approchai de Karl.
Il était adossé contre le mur de la chambre et s’était servi à boire. Je mis mes lèvres sur le bord de son verre tout en le regardant effrontément. Il déposa les siennes de l’autre côté en souriant. Nous nous toisions du regard, notre jeu favori.
Je collai mon ventre contre le sien. Nos lèvres avaient glissé sur la bordure du cristal et s’effleuraient. Avec hâte je déposai le verre sur le guéridon situé près de moi.
Je me dérobai à son regard, ses lèvres, l’appel de notre désir.
En me dirigeant vers la terrasse, sciemment je me retournai légèrement vers cet homme qui enflammait tous mes sens à chacune de ses visites. Je savais que cette robe avait été conçue par son créateur pour mettre en valeur la féminité qui se dégageait en ce moment de moi. J’en jouais, de concert avec les rayons du soleil qui venaient lécher les mèches éparses de mes cheveux.
Il se précipita vers moi, m’empoigna en m’entourant de ses bras tout en me tenant contre lui mes fesses contres ses cuisses.

– j’ai envie de toi depuis que tu es descendue de cette satanée voiture.

Les derniers mots furent à peine audibles lorsqu’il mit sa bouche dans les cheveux pour venir déposer un baiser au seul endroit où il savait que je devenais la plus vulnérable. Ses lèvres dans mon cou me firent frissonner. De mes bras je levai mes cheveux, la tête en arrière, offerte à ces baisers. Ses mains ôtèrent ma robe. J’étais nue devant lui, ma croupe ondulant sous ses caresses.
– tu ne te déshabilles pas ?
– non, pas la peine dit-il d’une voix plus ferme, j’ai trop envie de toi. Vient ma douce, vient !

Il me poussa vers le lit et je m’inclinai. Cette position que nous aimions tant nous procurait tant de fantasmes souvent évoqués par téléphone entre deux de mes défilés.

Il avait ouvert son pantalon et je sentais son sexe glisser lentement sur mes fesses. Son gland chaud et humide partait à l’aventure de mon corps.
C’était la première fois qu’il démontrait autant d’impatience au point de ne pas enlever ses vêtements. Je me dis que cela ajoutait du piment au présent.

– enlève ta ceinture, elle est froide. Qu’est-ce qui te prend ? Tu as faim de moi ? Dis-le moi !
– ma douce, mon impatience n’a pas de limites aujourd’hui. Vient laisses-toi faire. J’aime t’entendre gémir et hurler en jouissant.

Il mit ses deux mains autour de ma taille et se glissa au fond de moi. Son gland et mes pétales trempés lui facilitèrent l’entrée. C’était d’un tel délice, merveilleux. Sa chaleur m’emplissait entièrement.
Je ressentais toutes les nervures de ses veines contre mes parois qui me raclaient, allaient et venaient, s’arrêtaient, repartaient de plus belle.

Mes doigts empoignaient le dessus de lit qui virevolta dans les airs. La sauvagerie s’emparait de nos corps. Je frissonnais, salivais d’envie de le lécher, de le sucer. Je devenais tigresse. Je l’entendais grogner.

– encore je veux être ta salope, ta chienne en chaleur. Enfonces-toi plus loin dans mon cul que je te sente là tout au fond. De mes muscles intérieurs je le massais. Ses bourses gonflées cognaient contre ma peau et j’adorais ce contact brûlant.
Sa bouche me mordillait la peau du dos, des épaules.
Je gémissais le visage dans les draps, j’allais jouir. Tout mon corps allait nous emporter au pays de cette déferlante. Je la sentais m’envahir et s’enrouler dans mon ventre.

Soudain ce fut l’explosion.
La porte de la chambre avait volée en éclat. Deux hommes armés jaillirent en plein soleil.

© 24-02-2013

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